L'achat d'un chiot

Nous l'avons vu, il est toujours préférable d'acheter un chiot à un bon éleveur, ou, au moins, à des amateurs faisant preuve de sérieux et de compétence. Avant de choisir où acheter un chien, il faut bien réfléchir à tout ce qu'implique cette acquisition. Sommes nous bien sûr d'avoir assez de temps à lui accorder ?

N'allons-nous pas nous mettre en colère lorsqu'il faudra nettoyer les inévitables "pipis "... à répétition du chiot, qui pendant quelques jours au moins, salira la maison avant d'apprendre à demander à sortir.

Plus tard, n'allons-nous pas regretter d'avoir un chien, lorsqu'il nous faudra sortir, à l'aube, sous une pluie battante pour permettre à notre ami, désormais adulte, de faire ses besoins ?

Avoir un chien crée beaucoup d'obligations, il vaut donc mieux réfléchir soigneusement avant de prendre une décision, plutôt que d'avoir à la regretter amèrement plus tard.

Il est préférable de savoir, dès le départ que le Rottweiler est un chien robuste, doté d'un solide appétit (ce qui implique des dépenses), qu'il a besoin d'exercice pour rester en forme, ce qui risque de nécessiter une participation active de la part du maître, ou des dépenses supplémentaires s'il fait appel à un professionnel.

Sans oublier les vaccinations, les visites chez le vétérinaire, le toilettage, une bonne assurance qui nous couvre si, par exemple, le chien renverse une personne, tout simplement en lui faisant fête ou en cas d'incident imprévu en tout genre.

Si, après avoir réfléchi à tous ces aspects du problème, nous sommes toujours bien décidés, nous pourrons alors passer à l'étape suivante:

le choix de notre chiot

Pour le Rottweiler, vous le savez, la question de la couleur et de la taille ne se pose pas, car une seule variété est élevée.

En revanche, nous pourrons hésiter entre un mâle et une femelle... Comme dans toutes les autres races canines, les mâles sont un peu plus grands que les femelles, ils sont plus musclés, leur tête est plus saillante; généralement aussi, ils sont plus têtus, moins obéissants et dociles.

Et, bien entendu, volages, ils tombent obligatoirement amoureux. De nombreux acheteurs potentiels sont effrayés par le problème des "chaleurs " des chiennes: les pertes de sang qui se manifestent à chaque restrus les préoccupent.

Mais la plupart d'entre eux craignent surtout que la femelle ne s'échappe et ne soit victime de grossesses non désirées.

Or, en réalité, les femelles s'enfuient très rarement car elles savent que les prétendants ne se font jamais attendre très longtemps.

En fait, dès que leur odeur est assez intense, les maîtres voient arriver l'habituel bataillon d'amoureux transis. Amoureux, qui, n'en doutons pas, ne sont pas tombés du ciel, mais qui, eux, se sont échappés de leur maison, poussés par un instinct sexuel qui ne leur laisse pas de trêve et se manifeste tout au long de l'année.

Rappelons à ce propos, que les femelles sont en chaleur pendant une quinzaine de jours tous les six mois, mais qu'en dehors de cette période, elles sont tout à fait tranquilles.

Réfléchissez bien, donc, avant de décréter que les problèmes sexuels sont strictement féminins. Il est vrai que seules les femelles risquent d'avoir des petits, mais il est facile d'éviter ce problème (il suffit d'isoler la chienne pendant sa période de fécondité).

Il n'est pas aussi aisé de canaliser la passion amoureuse du mâle, tout disposé qu'il est à vagabonder pendant des journées entières, à creuser des trous, escalader des portails ou accomplir tout autre exploit nécessaire pour atteindre l'objet de son désir.

Une dernière précision: il est vrai que les super étalons, peuvent, grâce aux saillies, faire gagner beaucoup d'argent à leurs propriétaires. Mais il s'agit de cas exceptionnels et le chien doit être un champion primé dans les concours.

En revanche, les femelles peuvent toujours garantir un gain à leurs maîtres avec leurs portées. Et si le papa est le super champion que je viens d'évoquer, il sera sûrement disponible pour des saillies, et les chiots se vendront alors très bien.

Une fois déterminé le sexe de notre futur animal, nous pourrons nous rendre chez un éleveur et choisir notre chien: si nous voulons un chien d'exposition, il vaudra mieux nous en remettre à l'éleveur, qui est le seul à avoir l'expérience nécessaire pour " flairer " le futur champion dans une portée de chiots de quelques mois.

Si nous recherchons tout simplement un animal de compagnie ou un chien de garde, nous pourrons choisir le chiot qui nous semblera le plus sympathique, après avoir écarté sans hésitation les sujets beaucoup plus petits que leurs frères, ceux présentant des défauts évidents, tels que des yeux clairs, une tête aplatie ou un manque d'équilibre ainsi que ceux se révélant trop timides ou trop agressifs.

Un Rottweiler de deux ou trois mois ne doit faire preuve d'aucune agressivité. A cet âge, si l'éleveur a fait son travail de socialisation, le chiot doit être amical avec tous ceux qui l'approchent. S'il aboie ou grogne, ce n'est pas du tout bon signe: il a probablement peur et il y a de fortes chances qu'il ne se transforme, une fois adulte, en chien " à problèmes ",

A QUEL AGE ACHETER VOTRE CHIEN

Sauf si vous souhaitez acquérir un chien déjà dressé, auquel cas il faudra l'acheter adulte, c'est vers l'âge de deux ou trois mois qu'il convient d'adopter un RottweiJer, Il est absolument déconseillé de prendre un chiot de moins de soixante jours: contrairement à ce qu'affirment certains, il ne s'attachera pas plus à vous s'il vous connaît plus tôt. En revanche, certains éléments essentiels de socialisation lui feront défaut car cet apprentissage ne peut se faire qu'au sein d'une famille canine.

Un grand nombre de sujets séparés de la portée trop tôt deviennent agressifs et peureux face à d'autres chiens une fois parvenus à l'âge adulte, tout simplement parce qu'ils n'ont pas eu le temps d'apprendre de la mère et des frères comment se comporter avec leurs semblables.

Mais après trois mois, il n'existe pas de contre-indication : le chiot ou le chien adulte s'attacheront au nouveau maître autant que le tout petit.

Toutefois, il faut préciser qu'un chien de plus de trois mois aura reçu dans un autre milieu et avec d'autres personnes, les bases de son éducation et il aura déjà acquis une perception de l'ordre hiérarchique à l'intérieur de la "meute " humaine, ce ne sera plus un chien dont nous aurons façonné la personnalité, mais le résultat d'un travail accompli par d'autres.

Cela peut, bien entendu, avoir aussi un aspect positif car ces "autres " sont des personnes compétentes, comme l'éleveur qui est en mesure de donner au chiot une éducation correcte et qui saura éviter certaines erreurs que nous aurions pu commettre, en particulier si c'est la première fois que nous possédons un chien.

Il n'en demeure pas moins que l'on n'obtient une véritable symbiose qu'avec un chien que l'on a soi-même éduqué.

LE PEDIGREE

Lorsque l'on achète un chiot, en particulier s'il s'agit d'un chien de défense, il est préférable de porter son choix sur un sujet pourvu de documents officiels, c'est-àdire du "pedigree " qui est le certificat d'inscription au Livre des Origines Français géré par la Société Centrale Canine (SCC).

Le" pedigree " n'est pas réservé aux " grands chiens ", ni aux chiots les plus coûteux: c'est tout simplement la seule garantie dont nous disposons pour nous assurer que notre chien appartient effectivement à la race qui lui est attribuée et qu'il n'y a pas eu de mélanges dans un passé plus ou moins récent.

Aucun éleveur sérieux ne vous imposera un supplément pour le pedigree, qui doit être" compris dans le prix " : ce genre de pratique est réservé à des individus malhonnêtes qui spéculent sur la bonne foi du client. Pour être certain d'acquérir un véritable Rottweiler, il faut absolument exiger un chiot pourvu des documents de la SCC. Dans le cas contraire, vous pourriez vous retrouver le possesseur d'un hybride, ce qui ne donne aucune garantie, ni sur sa morphologie, ni sur son caractère (ce qui est particulièrement grave pour un chien de défense).

Souvent, lorsqu'ils relatent un fait divers dans lequel un chien a mordu un enfant, les journaux indiquent que l'animal appartenait à telle ou telle race, sans s'informer sur la " véritable " identité du chien. Certaines enquêtes, menées par des cynophiles compétents ont prouvé que neuf fois sur dix, lorsque le chien qui avait mordu l'enfant était décrit comme un Berger allemand, un Dobermann ou un Rottweiler, c'était le plus souvent des bâtards dont l'aspect rappelait plus ou moins la race mentionnée.